Le site des ophtalmologistes de France
Plus d’1 Français sur 2 se dit préoccupé par sa santé visuelle
A 24 jours du premier tour de l’élection présidentielle, le Docteur Thierry Bour,
Président du SNOF, dévoile les propositions du SNOF pour optimiser davantage l’accès aux soins visuels. C’est aussi l’occasion de refaire le point sur le rapport des Français à leur santé visuelle avec une enquête inédite* menée par l’institut Ipsos.
Les résultats vont dans le sens des efforts réalisés par la filière depuis 2017 pour réduire considérablement les délais d’attente (-61 % en 4 ans)** tout en consolidant l’offre de soins en ophtalmologie sur tout le territoire.
Synthèse de l’étude :• L’étude révèle que la majorité des Français est préoccupée par la santé de ses yeux (57 %), et pour cause : 3 Français sur 4 déclarent porter des équipements correcteurs.• Pour leur parcours de soin, l’étude montre que les patients s’adressent en priorité à leur médecin ophtalmologiste (72 %), qui est au centre du dispositif de suivi des patients.• L’étude révèle aussi que 59 % des Français estiment à moins d’un mois le délai d’attente normal pour un RDV sans urgence (près de 40% sont prêts à attendre plus), situé idéalement à 30 minutes ou moins de chez eux (67%).• Enfin, plus des 2/3 des équipements optiques datent de moins de 2 ans. Les délais de RDV, plus importants dans les zones sous-dotées en ophtalmologistes, ne semblent pas se répercuter négativement sur l’accès aux équipements optiques. En effet, l’ancienneté des équipements est exactement la même dans les zones urbaines de moins de 20 000 habitants que pour l’ensemble de la population.
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Pour le Dr Thierry Bour : « Cette enquête met en lumière la forte préoccupation des Français pour la santé de leurs yeux. Elle montre aussi la grande confiance accordée au médecin ophtalmologiste, qu’ils considèrent comme le garant de leur santé visuelle, dans un contexte où le parcours de soins est sans-cesse remis en question. Cette étude permet de mettre en avant les attentes des Français en matière d’accès aux soins : elle révèle qu’ils estiment acceptable de faire un trajet jusqu’à 30 minutes et d’obtenir un rdv dans un délai d’un mois. Les dernières avancées en matière de délai de rendez-vous et de maillage territorial permettent d’aller vers ces attentes. Les perspectives avec le développement des cabinets secondaires et le travail en équipe pluri-disciplinaire sont prometteuses. »
La santé visuelle est un sujet qui préoccupe les Français : ils sont plus de 3 sur 4 à déclarer porter une correction optique (lunettes correctrices, lentilles…). Cette proportion de porteurs augmente assez logiquement avec l’âge : 61 % des 16-34 ans sont équipés,
et jusqu’à 90% pour les 55-75 ans.
Dans ce contexte, une majorité de Français (57%) se dit préoccupée par sa santé visuelle, un chiffre qui atteint 65% chez les porteurs d’équipements de correction. A l’inverse, les Français qui n’en portent pas se disent significativement moins préoccupés (36%),
ce qui peut présenter un risque dans la détection future des besoins de correction et des pathologies. On observe que les jeunes générations sont aussi les plus inquiètes : les 16-34 ans portant des corrections sont davantage préoccupés par leur santé visuelle
(69 %, dont 24% se disent « très préoccupés »), que les 55 ans et plus (61%).
Concernant leur type de correction, la majorité des répondants déclare porter des lunettes délivrées par un opticien sur ordonnance (71 %). On ne note pas de souséquipement en lunettes dans les zones de moins de 20 000 h (73% équipés) par rapport
aux agglomérations de plus de 100 000 h (71%). Les lentilles de contact arrivent en deuxième position (10 %), juste devant les lunettes de lecture ou lunettes loupes (8%). Parmi les porteurs de corrections optiques, on constate que l’utilisation de lentilles de contact
est plus fréquente chez les jeunes : elle concerne 25 % des 16-34 ans contre 15 % des 35-54 ans et 6% des plus de 55 ans.
Chez les porteurs de correction optique, l’équipement visuel est relativement récent : dans la plupart des cas (69 %) il date de 2 ans ou moins, un constat jugé satisfaisant dans le contexte actuel de remboursement des frais optiques. Les personnes les plus âgées, moins actives et moins sensibles à l’aspect esthétique, restent cependant la catégorie la plus susceptible de porter des équipements qui datent de plus de deux ans (33 % des 55 ans et plus, contre 29 % dans la population totale). Le renouvellement des équipements optiques ne semble pas impacté par les délais de RDV plus importants dans les zones sous-dotées en ophtalmologistes (par ex. les zones urbaines de moins de 20 000 h où 69% des équipements datent de moins de 2 ans et 73% dans les zones entre
20 000 et 100 000 h). Cela apparaît logique vu que la durée de vie d’une ordonnance de lunettes est plus de 10 fois supérieure aux délais de RDV dans ces zones. Le problème essentiel dans ces zones sous-dotées est celui de la prise en charge des patients ayant
des pathologies oculaires, lesquelles sont plus fréquentes et souvent plus évoluées que dans les zones les plus urbanisées.
Ces résultats montrent que les dispositions prisent en 2016 et complétées en 2020 par le 100% Santé, pour améliorer la distribution des lunettes en rendant l’ordonnance renouvelable avec des durées variables suivant l’âge des patients, permettent un accès satisfaisant
aux équipements optiques dans toutes les régions et les différentes zones de population, tout en assurant un renouvellement rapide des équipements. Ceci est conforté également par les chiffres de 2021 du marché de l’optique français***.
Source : étude Ipsos / SNOF février 2022
Lorsqu’il s’agit de leur santé visuelle, 72 % des Français s’adressent prioritairement à leur médecin ophtalmologiste, garant de la filière visuelle. A l’inverse peu choisissent de s’adresser directement à un opticien (15 %, mais 8% après 54 ans)
ou à leur médecin généraliste (5%, mais 1% après 54 ans). Les orthoptistes, quant à eux, comptabilisent 3 % des répondants.
Cette confiance des Français envers leur médecin ophtalmologiste justifie pour la grande majorité des répondants la nécessité de devoir se déplacer substantiellement pour consulter un ophtalmologiste. Dans le détail, 67 % des Français désirent pouvoir
se rendre chez leur ophtalmologiste en 30 minutes maximum, et un tiers des Français (33 %) irait jusqu’à 45 minutes ou plus de temps de trajet. A noter que les résultats de l’étude mettent en lumière un lien étroit entre accessibilité et offre des transports
et infrastructures. Ainsi, les habitants les plus ruraux (habitants des villes de moins de 20 000 habitants) sont plus enclins à accepter une durée de trajet de 45 minutes ou plus (42 %) que les habitants des grandes agglomérations.
Concernant les délais de RDV, 39 % des Français considèrent comme normal d’obtenir un RDV (hors urgence) avec leur praticien au-delà d’un mois (entre 1 et 2 mois pour 20% des répondants, et plus de 2 mois pour 19% d’entre eux). Là encore la zone d’habitation influe et il semble que les habitants de grandes agglomérations soient moins « patients » que ceux habitant dans des zones moins densément peuplées : ce taux est à 17% auprès des habitants de l’agglomération parisienne, mais monte à 45% auprès des habitants des agglomérations de moins de 20 000 habitants.
A l’inverse, 59% des Français estiment qu’un délai de RDV sans urgence idéal est souhaitable à moins d’un mois. Des attentes qui sont en phase avec les progrès réalisés par le SNOF ces dernières années, puisque la dernière étude dédiée aux délais de RDV menée
par le CSA pour le SNOF révélait qu’en septembre 2021, 54 % des RDV sont donnés à moins d’un mois**
Source : étudie Ipsos / SNOF février 2022
Dr. Thierry Bour, Président du SNOF, commente : « Depuis 2017, l’organisation de la filière en travail aidé permet de réaliser des progrès considérables en termes de réductions des délais de RDV.
Ces progrès répondent aujourd’hui en partie aux attentes des Français exprimées dans l’étude Ipsos. On observe par ailleurs que contrairement aux idées reçues, les Français sont prêts à un temps de trajet dépassant 15 min pour aller à la rencontre de leur médecin ophtalmologiste :
c’est une donnée intéressante pour bien évaluer le travail qui reste à accomplir dans les zones sous-dotées, avec pour objectif d’ici 2027 de résoudre les problèmes d’accès aux soins ophtalmologiques sur l’ensemble des territoires. Mais nous ne pouvons porter toutes les solutions seuls : nous attendons des pouvoirs publics qu’ils nous soutiennent dans nos propositions ».
Afin d’atteindre l’objectif du #ZéroDélaiPartout tout en sécurisant le parcours de soins des Français, le SNOF a fait part de ses quatre principales demandes aux candidats à l’élection présidentielle :
1. Encourager le travail aidé en équipe pluriprofessionnelle (orthoptistes, assistants médicaux autour de l’ophtalmologiste et sous sa supervision)
2. Soutenir la mise en place d’un plan de déploiement de sites principaux et secondaires en ophtalmologie libérale dans les zones sous-dotées, avec des mesures conventionnelles incitatives et pérennes.
3. Augmenter le nombre d’internes en ophtalmologie jusqu’à 200 postes / an pour faire face aux besoins médicaux réels à venir et ainsi se donner les moyens de faire face aux déserts médicaux.
4. Favoriser une action résolue pour accroître autant que nécessaire les stages d’internes en libéral (phase d’approfondissement et docteur junior) pour contribuer à une meilleure répartition territoriale et une installation rapide des nouveaux ophtalmologistes
D’autres mesures complémentaires sont à l’étude pour améliorer les relations et la coordination avec les autres acteurs de la filière visuelle et augmenter l’efficacité du 100% Santé.
Le Dr. Thierry Bour, conclut : « La France est confrontée depuis près de 20 ans à une pénurie d’ophtalmologistes, initialement provoquée par une politique trop restrictive en matière de numerus clausus, puis renforcée au fil des ans par l’effet du vieillissement
de la population qui place les maladies de l’œil parmi les pathologies connaissant la plus forte progression dans notre pays. Il est primordial que les candidats déclarés à l’élection présidentielle s’emparent de ces sujets,
qui comme l’étude le montre, préoccupent les Français ».
*Etude Ipsos pour le SNOF. Méthodologie de l’enquête : étude réalisée en ligne du 11 février au 12 février 2022 auprès d’un panel de 2000 répondants âgés de 16 à 75 ans représentatif de la population française selon la méthode des quotas
** Etude SNOF / CSA, sur les délais de RDV, octobre 2021
***Etude GFK de février 2021. Le marché de l’optique français reste le premier en Europe en valeur et en volume, devant l’Allemagne, avec 17 millions d’équipements de lunettes complets (monture + verres) en augmentation de 5,1% par rapport à 2019. 41 millions de verres ont été vendus (correspondant à 20 millions de paires de lunettes). Le nombre de porteurs de lunettes est estimé à 46 millions en France.
A propos du SNOF :
Créé en 1906, le SNOF a pour but « d’étudier et de préparer en collaboration avec les pouvoirs publics et les autorités compétentes l’application des mesures générales de protection de la santé publique pouvant se rapporter à l’exercice de l’ophtalmologie ». Avec ses 2 800 adhérents, il regroupe 2/3 des ophtalmologistes de France et obtient ainsi le taux de syndicalisation le plus élevé des syndicats français.
Il constitue l’interface entre les ophtalmologistes, avec leurs priorités de médecins, l’intérêt de leurs patients, leur volonté de garantir un accès à des soins de qualité et les pouvoirs publics.
Le SNOF propose des schémas éprouvés de délégation de tâches, de collaboration accrue avec les orthoptistes et les opticiens, pour un exercice médical adapté aux ophtalmologistes d’aujourd’hui et de demain, tout en préservant la santé des patients.
@snof_org
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